Le risque caché : seulement 5 à 10 %
des défaillances de pipettes sont
visibles par l'utilisateur.
Les pipettes sont omniprésentes dans les laboratoires de sciences de la vie. Elles sont à la source de nombreux procédés et tests en laboratoire. Cela peut expliquer pourquoi tout le monde les considère comme des outils simples, intrinsèquement fiables, sur lesquels on peut se reposer. Après tout, utiliser une pipette est aussi facile et automatique que marcher ou respirer : vous le faites sans y penser et la pipette fait ce que vous lui demandez.
En êtes-vous sûr ?
Que se cache-t-il sous la surface ?
En réalité, les données recueillies par METTLER TOLEDO au fil des années suggèrent qu'une grande partie des pipettes ne fait pas l'objet d'un entretien régulier. Pourtant, l'intégrité des résultats repose grandement sur les pipettes et un faible pourcentage des défaillances de pipettes est repéré par l'opérateur.
Lorsqu'une pipette fuit, il est évident que quelque chose ne va pas. De même, si vous réglez votre pipette sur 100 μL et qu'elle en aspire que 20, vous savez qu'il y a un problème. Cependant, nous estimons que ces défaillances majeures ne représentent qu'une fraction des dysfonctionnements, souvent causés par de minuscules fissures sur le joint ou de la poussière accumulée qui altère le mouvement du piston.
Le risque caché : seulement 5 à 10 %
des défaillances de pipettes sont
visibles par l'utilisateur.
Ces défauts passent souvent inaperçus, sauf auprès de techniciens de pipetage bien formés. En effet, nous estimons que 95 % des défaillances de pipette peuvent être directement attribués au système d'étanchéité, composé du joint ou joint torique, de l'embout et du piston (figure 1). Pour être sûr que vos pipettes fonctionnent conformément aux spécifications indiquées, il est essentiel d'effectuer les procédures complètes de maintenance préventive annuelle, en vérifiant que toutes les pièces du système d'étanchéité sont contrôlées et remplacées par des pièces d'origine, le cas échéant.
Figure 1: Causes des écarts de performances
Ma pipette fonctionne, mais est-elle précise ?
Chaque laboratoire a des priorités différentes. Mais il existe un facteur commun, qui oblige toutes les équipes à étalonner régulièrement leurs pipettes : tous les points de données doivent être corrects, pour s'assurer que les mesures correspondent à la réalité. Ce qui est en jeu, c'est la précision et la reproductibilité de ces infimes quantités de liquides transférées d'un endroit à un autre. À cet égard, les petits défauts cachés peuvent avoir un impact important sur vos recherches. Un écart de ± 5 % peut être tolérable pour une expérience, mais peut en invalider une autre. Ce degré d'imprécision peut entraîner des différences fondamentales sur vos données. Par exemple, lorsque vous définissez une courbe standard, ou lorsque vous effectuez des dilutions en série.
Dans le pire des cas, cette erreur peut passer inaperçue et, en fonction de l'importance des données, elle peut générer des résultats incorrects, fausser les données publiées ou au moins nécessiter plusieurs répétitions de l'expérience pour réduire l'écart.
Gains de temps et d'argent
Cela nous amène à la principale raison de procéder à des étalonnages réguliers : économiser, ou au moins ne pas gaspiller, vos précieuses ressources. Lorsqu'un défaut a été identifié, les délais, la quantité de travail et le coût des matériaux requis pour répéter les expériences peuvent être énormes. Que vous travailliez avec des échantillons et des réactifs précieux ou onéreux, ou que vous mettiez en place un protocole qui prend plusieurs semaines, votre laboratoire ne peut pas se permettre de repartir de zéro.
Tous ces problèmes peuvent facilement être évités en définissant une stratégie de performances rigoureuse, qui inclut des tâches de maintenance préventive et d'étalonnage sur plusieurs niveaux. Ce qui différencie chaque laboratoire, c'est la fréquence à laquelle chaque tâche de maintenance, de vérification et d'étalonnage doit être effectuée.
Figure 2: A risk-based approach to pipette maintenance
Dans les laboratoires d'assurance qualité pharmaceutique, de diagnostics et autres laboratoires qui auditent régulièrement des équipements en se basant sur des réglementations strictes, l'entretien des pipettes est bien plus fréquent que dans les laboratoires de recherche universitaire, par exemple. Généralement, plus les conséquences d'une défaillance de pipette sont importantes, plus les contrôles doivent être fréquents. Voir figure 2 ci-dessous.
Cette relation est simple : si votre application repose sur des échantillons rares, sur des procédures coûteuses et/ou sur des mesures très précises, les pipettes doivent être contrôlées fréquemment. Posez-vous la question : combien de semaines ou de mois de données puis-je mettre en péril ? Contactez votre représentant METTLER TOLEDO afin d'établir un plan de performances de pipettes.
Good Pipetting Practice – l'art de la précision
Le fait de garantir des performances optimales sur vos pipettes n'est qu'une partie de la stratégie globale de performances de pipetage. D'autres aspects doivent être pris en compte : l'utilisation de la bonne technologie de pipetage en fonction de l'expérience, le fait d'appliquer une bonne technique de pipetage pour obtenir des résultats cohérents, le fait d'adopter une bonne posture et de bien manipuler les instruments pour obtenir une bonne ergonomie. En nous basant sur nos nombreuses années d'expérience et sur les données accumulées au fil du temps, METTLER TOLEDO a développé un outil d'évaluation des risques de pipetage (www.mt.com/gpp), qui dresse un compte rendu complet des risques de pipetage et indique comment les réduire. En outre, une série de séminaires et ateliers organisés dans plusieurs pays traite des Good Pipetting Practice (GPP). Ils abordent la plupart des difficultés de pipetage, incluent une évaluation des risques et indiquent comment établir une stratégie d'étalonnage de routine dans votre laboratoire.